Ce consortium, baptisé Mellody (pour Machine learning ledger orchestration for drug discovery), associe Amgen, Astellas, AstraZeneca, Bayer, Boehringer Ingelheim, GlaxoSmithKline (GSK), Janssen, Merck KGaA, Novartis et Servier.
Il implique également deux universités, une à Louvain (Belgique) et l'autre à Budapest, ainsi que la start-up Owkin, la fondation Substra, la société allemande spécialisée dans le déploiement d'algorithme Loodse et la start-up française Iktos.
Mellody vise à entraîner des modèles prédictifs sur des bases de données chimiques provenant de multiple partenaires, en conservant l'indépendance de chaque base et la confidentialité des données qu'elles contiennent. Un serveur central permet à chaque partenaire de partager un modèle commun qui peut être consolidé collectivement.
"L'objectif n'est pas exactement de trouver de nouveaux médicaments, mais d'augmenter la performance de prédiction des algorithmes de modélisation de découverte de médicaments qui sont utilisés aujourd'hui par les laboratoires et dont une partie est commune", a expliqué à APMnews (site d'information du groupe APM International, dont fait partie TICpharma) Mathieu Galtier, chef du projet Substra chez Owkin et également en charge de Mellody.
Ces algorithmes "prédicteurs" sont utilisés en phase pré-clinique afin d'optimiser la recherche de molécules candidates. Les membres du consortium ne partageront pas les données, mais une partie de leur modèle prédictif et le score d'amélioration final de celui-ci.
Le projet est financé à hauteur de 18,4 millions d'euros pour trois ans, jusqu'à juin 2022, par l'Innovative Medicines Initiative (IMI). Les fonds proviennent d'un partenariat public-privé entre le programme de recherche de l'Union européenne Horizon 2020 et la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA).
"Nous avons répondu à un appel d'offres lancé par l'IMI. L'alliance entre laboratoires pour construire ce projet avait déjà été mise en place au sein de l'EFPIA par Janssen", a indiqué Mathieu Galtier d'Owkin.
Les quatre start-up et les deux laboratoires de recherche vont recevoir un financement européen de 8 millions d'euros, tandis que les 10 laboratoires pharmaceutiques se sont engagés à consacrer des ressources humaines au projet pour une valeur de 10 millions d'euros au total.
La plateforme s'appuiera sur la technologie de blockchain privée proposée par Substra, autre consortium piloté par Owkin, qui permet d'assurer une traçabilité des opérations grâce à un registre partagé entre les membres du consortium. Mellody utilisera aussi le service d'hébergement sur le cloud d'Amazon Web Services.
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