Alors que plusieurs logiciels et systèmes robotisés existent pour l'aide à la prescription et à la préparation du médicament, "l'étape de l'administration restait jusqu'à présent principalement manuelle", a souligné l'ICM dans son communiqué.
Selon un rapport de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publié en 2010, 40% des erreurs médicamenteuses sont liées à l'administration d'un produit erroné au patient, rappelle-t-on.
Pour remédier à ces erreurs, l'ICM a travaillé en collaboration avec B. Braun afin d'adapter le dispositif médical informatisé Onco Safety* de l'industriel aux spécificités des centres de lutte contre le cancer (CLCC) français. Le dispositif est déjà utilisé dans plusieurs centres hospitaliers en Espagne.
Présenté comme "un outil de sécurisation au service des équipes soignantes", le système Onco Safety* repose sur la lecture informatique de codes-barres permettant de valider l'identité du patient, respecter l'ordre d'administration du médicament et programmer de façon automatisée les débits de perfusion.
Il fait appel à des pompes de chimiothérapie connectées qui communiquent sur le réseau wifi avec le logiciel de prescription Chimio* (Computer Engineering) utilisé à l'ICM afin de vérifier qu'il s'agit du bon traitement, et transmettre automatiquement des données exhaustives sur les modalités d'administration, évitant la saisie d'informations par des infirmiers.
Installé sur un poste de travail, le logiciel Onco Safety* collecte ainsi l'état d'avancée des traitements auprès de chaque patient et rassemble en temps réel les informations sur les administrations de chimiothérapie sur un tableau de bord consultable par les soignants.
Développé avec B. Braun depuis la fin de l'année 2016, le système a été "testé" et "éprouvé" en 2017, avant d'être installé en hôpital de jour et dans les chambres des patients en hospitalisation complète à partir de juin dernier, a précisé un porte-parole de l'ICM contacté par TICpharma.
Il a nécessité d'"importants investissements humains", mobilisant des équipes informatiques, des professionnels du département de pharmacie et des infirmières de l'institut pour adapter le logiciel déjà proposé par B. Braun en Espagne, a-t-il ajouté.
L'ICM s'est félicité d'être "le premier établissement français à sécuriser totalement le circuit du médicament en oncologie, de la prescription à l'administration médicamenteuse".
Plusieurs établissements de santé ont déjà pris contact avec le CLCC pour venir à Montpellier voir l'outil en production.
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