Seules une ou deux autres équipes dans le monde travaillent sur le même sujet, est-il souligné dans un communiqué des différentes parties prenantes du projet, dont le CHU de Brest sera le partenaire clinique majeur.
Le projet est porté par le CHU, l’université Bretagne occidentale (UBO), l’IMT Atlantique (Institut Mines-Télécom) et l’Inserm, ces 3 dernières structures étant regroupées dans le Laboratoire de traitement de l’information médicale (Latim), unité Inserm 1101, dirigé par le Pr Eric Stindel.
Le projet, doté de 24 millions d'euros financés pour un tiers par l’Etat, concerne un dispositif de prothèse de genou fabriqué par impression 3D, intégrant des capteurs miniatures capables de détecter une infection ou un défaut mécanique. Ils pourront aussi aider à guider la rééducation du patient.
Son développement est prévu sur 5 ans, en 2 étapes, sur un total de 250 patients -dont seulement 30 testeront vraiment la prothèse connectée.
"D’ici 3 ans, nous allons d’abord réaliser des prothèses de genoux fabriquées en 3D et implantées sur 220 patients", précise le Pr Stindel dans le communiqué. "Ensuite, nous y ajouterons les capteurs qui seront testés sur 30 patients. Nous proposerons cette nouvelle prothèse à des personnes plutôt jeunes pour superviser son fonctionnement sur un temps long", ajoute-t-il.
L’objectif est d’obtenir un produit commercialisable avec une évaluation clinique des résultats d’ici 5 ans, selon le communiqué.
"Pour le patient, la prothèse de genou connectée signifie plus de sécurité. Il pourra ainsi récupérer à domicile via son smartphone des informations relatives à sa prothèse qu’il pourra transmettre à son kinésithérapeute lors de la rééducation et, s’il le souhaite, à son chirurgien", explique le Pr Stindel. "Une fois ces données reçues, l’objectif sera d’apporter un conseil au patient sur les exercices qu’il peut pratiquer, mais aussi de rechercher les infections qui peuvent parfois être associées à ce type d’intervention chirurgicale. En cas de problème, le patient sera ainsi pris en charge de façon plus précoce et personnalisée".
Une quinzaine d’emplois devraient être générés à terme dans le cadre de ce projet.
Les capteurs de la prothèse vont être développés par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Grenoble, l’un des quatre partenaires industriels. La société Imascap, start-up créée par un doctorant du Latim diplômé de l’IMT Atlantique et récemment rachetée par le groupe néerlandais Wright, sera en charge de la commercialisation de la prothèse connectée.
L'entreprise SLS, initialement spécialisée dans les implants dentaires, réalisera la prothèse en 3D grâce à une imprimante spécifique. Immersion, l’un des leaders européens de la réalité augmentée, va quant à lui proposer des outils d’aide à la pose de la prothèse.
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