L'étude réalisée à partir des témoignages de plus de 60 entreprises industrielles internationales, bureaux de conseil et universitaires de 11 pays, dont la France, calcule pour différents secteurs le montant de la "prime de productivité de la numérisation" (Digitalization Productivity Bonus).
Dans le secteur pharmaceutique, cette numérisation aurait "une valeur potentielle de plus de 6,3% du chiffre d'affaires des fabricants" d'ici 2025 évalue Siemens.
Déclinant le montant potentiel des gains liés à la transformation numérique de la production pharmaceutique pays par pays, l'étude estime qu'en France, cette transition permettrait de réduire les coûts d'un montant compris entre 1 milliard et 2 milliards d'euros.
L'industrie 4.0 dessinée par Siemens consiste à doter les chaînes de production de capteurs, objets connectés et systèmes informatiques permettant d'accroître la productivité, d'améliorer la planification, la prévision et la maintenance des équipements avec des dispositifs d'alertes automatiques, et un suivi en continu des données générées.
"Les usines pharmaceutiques connaissent généralement des niveaux élevés de temps d'arrêt. Selon un analyste, la numérisation et l'analyse des données pourraient réduire ces temps d'arrêt de 30% à 40%, améliorant considérablement l'efficacité globale de l'équipement", peut-on lire dans l'étude de Siemens Financial Services.
"Les objets connectés pour faire communiquer des équipements, le machine-learning et l'intelligence artificielle fournissent des services sans interruption, une maintenance prédictive et des actions correctives automatiques", est-il ajouté.
L'étude souligne aussi les apports de la transformation numérique de la production dans le domaine de la conformité réglementaire, évoquant, sans citer son nom, le cas d'un fabricant ayant installé des capteurs pour mesurer la température et le bon déroulé des processus chimiques sur sa chaîne.
"Cela a permis d'automatiser l'écriture des rapports de conformité, autrefois très coûteuse, même si des tests manuels sont encore effectués deux fois par an par un prestataire externe afin d'auditer et de vérifier ces rapports automatiques", détaille-t-elle.
Siemens note que la mise en place de ces capteurs a aussi permis de générer des alertes lorsqu'un ou l'autre des facteurs mesurés dépasse les seuils de tolérance autorisés, déclenchant ainsi "une intervention précoce qui minimise le coût de la contamination potentielle".
L'étude relève l'intérêt d'intégrer une signature numérique sur l'emballage des produits de santé afin de lutter contre la contrefaçon.
Elle cite également les apports de la numérisation dans la chaîne d'approvisionnement et la chaîne de distribution, avec l'exemple d'un recueil de données anonymes agrégées de patients issus des systèmes d'information hospitaliers afin d'anticiper les volumes de fabrications nécessaires pour répondre à l'évolution de la demande.
Accéder à l'étude "The Digitalization productivity bonus" de Siemens
Vos réactions