Avant de revenir les informations importantes de l'année passée, l'ensemble de la rédaction de TICpharma tient à vous souhaiter une excellente année 2021, et vous assure de continuer à vous informer avec la rigueur et l'indépendance qui caractérisent le groupe d'information APM International.

Place au récapitulatif des actualités marquantes de 2020.

La santé numérique a été un sujet majeur pour les pouvoirs publics en 2020. Le ministère des solidarités et de la santé a accéléré pour préparer l'après-programme "Etapes". Il s'est "s'engagé à travailler sur la définition d'un modèle de financement de droit commun" de la télésurveillance.

Moovcare poumon (Sivan) est devenu en juillet le premier logiciel de télésurveillance remboursé de droit commun.

Du côté de la Haute autorité de santé (HAS), l'évaluation des dispositifs médicaux embarquant de l'intelligence artificielle (IA) a été détaillée à deux reprises.

A noter, la création de guichets pour l'innovation en e-santé créés respectivement par la délégation ministérielle du numérique en santé (DNS) et l'Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

La banque publique d'investissement Bpifrance a, elle, lancé un nouvel incubateur "visant à faire émerger et accompagner les start-up dans le domaine de la santé numérique".

Avant même l'annonce du 4e volet du programme d'investissements d'avenir (PIA4) en janvier 2021, qui a inscrit la santé digitale et la bioproduction comme axes prioritaires, l'Etat a annoncé plusieurs investissements dans le secteur.

En janvier 2020, une vingtaine d'investisseurs institutionnels se sont engagés auprès de Bercy à mobiliser 6 milliards d'euros pour faire émerger des start-up françaises. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la création d'un campus de santé numérique, baptisé "PariSanté Campus", doté d'un budget d'environ 360 millions d'euros (M€).

Côté levée de fonds, on retient les 25 M€ collectés par Owkin et les 53 M€ récoltés par Withings.

L'accessibilité des données demeure une question centrale pour l'industrie, ainsi que l'ont constaté la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (EFPIA) et le rapport du député Éric Bothorel (LREM, Côtes-d'Armor).

Les études en vie réelle fondées sur l'exploitation de bases de données se multiplient, pour orienter les décisions en santé et guider le régulateur, un niveau de preuve et d'acceptabilité des données et des algorithmes utilisés étant nécessaire.

Alors que l'ANSM a accéléré la mise à disposition de ses données, Dominique Polton, ex-présidente de l'Institut national des données de santé (INDS), et Stéphanie Combes, directrice du Health Data Hub, ont retracé pour TICpharma l'épopée du pilotage des données de santé et sa mise en œuvre.

A retenir également du côté de l'ANSM, la mise en place d'une solution d'intelligence artificielle (IA) conçue par la start-up Synapse Medicine pour la pharmacovigilance des vaccins Covid-19.

Il était attendu: le Health Data Hub est en production depuis le printemps 2020. Plusieurs projets de recherche sur le Covid-19 sont désormais autorisés et accompagnés par le Hub, certains en partenariat avec le Grand défi "IA et santé".

Mais le décret qui devait entériner son lancement, attendu pour l'automne 2020, n'est pas encore paru. Face à la polémique et aux multiples recours contre le choix de Microsoft Azure pour héberger la plateforme, le ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, a promis un changement d'hébergeur d'ici deux ans. Le calendrier du Hub, publié début 2020, risque donc de prendre du retard.

Les partenariats entre industriels, mais aussi avec des éditeurs, des start-up, des établissements de santé et des instituts de recherche se sont multipliés cette année. Au premier rang, l'Alliance digitale contre le Covid-19 et la Coalition innovation santé, sans oublier les différentes saisons du Digital pharma lab.

Alors que la campagne de vaccination débute en France, retenons aussi le projet Inno'Vaccins des filiales françaises d'AstraZeneca et Janssen.

TICpharma l'écrivait cet été: les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) avancent inexorablement dans l'e-santé, galvanisés par la pandémie.

Depuis, Microsoft a détaillé son partenariat avec AstraZeneca dans l'IA en santé, et Amazon a annoncé l'ouverture aux Etats-Unis du service de vente en ligne et de livraison de médicaments sur ordonnance Amazon Pharmacy, proposant notamment aux membres Amazon Prime de profiter de rabais sur les produits.

Si l'épidémie de Covid-19 a accéléré l'utilisation du cloud dans les entreprises de santé, la blockchain n'a pas tenu ses promesses de révolution de l'industrie, avec à peine deux cas d'usage en production.

Presque deux ans après l'entrée en vigueur de la réforme européenne de sérialisation du médicament, les pharmacies à usage intérieur (PUI) des établissements de santé attendent toujours les codes agrégés, et le taux de connexion des officines françaises au système de vérification des identifiants uniques des produits était, avant le début de l'épidémie, très inférieur à celui de leurs voisines européennes.

Enfin, les laboratoires ont continué leur mue numérique. Amgen, Servier et MSD France nous ont présenté leurs plans respectifs.

Et si vous l'avez manqué, vous pouvez retrouver ici notre résumé des initiatives contre le Covid-19 qu'il ne fallait pas manquer, publié fin juillet.