Coordonné par le Pr Fabrice André, directeur de la recherche de Gustave Roussy, directeur de recherche à l'Inserm et professeur à l’université Paris-Saclay, Prism "vise à révolutionner la compréhension des mécanismes moléculaires et biologiques de développement et de progression du cancer" grâce à l'intelligence artificielle (IA).
L’objectif est d’identifier très tôt dans la maladie les patients porteurs de cancers les plus agressifs, sans attendre les rechutes, afin de leur proposer le traitement le plus approprié dès le début de la prise en charge.
Concrètement, à partir des données de types variés (cliniques, génomiques, microbiologiques, d’imagerie,...), les algorithmes d’apprentissage permettent de développer des outils de diagnostic et de pronostic plus fins, et ainsi de proposer des thérapies personnalisées en fonction des caractéristiques de l’individu.
"Le Centre national de précision en oncologie a deux objectifs. Le premier est de pouvoir modéliser les cancers au niveau biologique c’est-à -dire, pour chaque patient, générer un cancer virtuel dans lequel on pourra déterminer les processus moléculaires qui créent la formation du cancer chez le patient. Le deuxième objectif est de créer des outils qui permettent de détecter précocement les cancers en obtenant des algorithmes de prédiction", a détaillé le Pr André, cité dans le communiqué.
La technique de simulation numérique, également appelée in silico, est de plus en plus sollicitée pour apprécier le comportement d'une pathologie ou en amont d'une intervention médicale, en médecine, comme dans la recherche.
Financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), Prism a reçu en 2018 le label Centre national de médecine de précision.
Prism est le fruit d'une collaboration entre Gustave Roussy et l'école d’ingénieurs Centrale Supélec, contractualisée en 2018 par la signature d’un accord-cadre entre les deux institutions dans les domaines de la recherche et de l’enseignement.
Cette collaboration s’inscrit dans la construction de l’université Paris-Saclay et a été initiée par le Pr Nikos Paragios, fondateur de TheraPanacea -start-up spécialisée dans l'IA pour l'oncologie- et professeur d'informatique et de mathématiques appliquées à Centrale Supélec.
A partir des données génomiques et de biologie cellulaire, les modèles d'IA visent à prédire la survie du patient ou l'effet des traitements.
"L’objet de ce centre est un domaine en pleine expansion, c’est un champ d’application majeur pour l'IA, avec des potentiels de recherche importants, et qui répond à beaucoup de demandes de la part des élèves et des jeunes diplômés. La santé fait partie de ces nouveaux champs qui sont investigués par les ingénieurs parce qu’ils y trouvent beaucoup de sens", s'est félicité Romain Soubeyran, directeur de Centrale Supélec.
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