Fondée en 2016 à Marseille par trois médecins cardiologues, Julien Seitz, Clément Bars et Jérôme Kalifa (basé aux Etats-Unis), et un ingénieur data scientist, Théophile Mohr-Durdez, Volta Medical est une medtech spécialisée dans le développement de logiciels doté d'IA pour la cardiologie.
Le 4 mars, elle a annoncé le marquage CE de son logiciel VX1 et une aide publique de 1,5 million d’euros.
Cet investissement de Bpifrance "sera notamment utilisé pour financer un programme clinique avec plusieurs études sur plus de 450 patients dans le monde et pour étudier la faisabilité de nouveaux projets d'IA en cardiologie au bloc opératoire", a précisé la medtech dans un communiqué.
Le logiciel d'IA de Volta Medical permet d'assister les cardiologues durant des interventions chirurgicales. Concrètement, il guide les rythmologues interventionnels au bloc opératoire dans le traitement de la fibrillation auriculaire ou atriale (FA), l’arythmie la plus complexe et la plus répandue au monde.
Cet outil "d'orientation" pour le traitement de la fibrillation auriculaire doit aider à repérer les foyers électriques dans le cœur du patient, sources de la fibrillation, et permettre au chirurgien de déplacer des sondes dans le cœur pour repérer les impulsions électriques.
Pour rappel, la fibrillation auriculaire ou atriale est le résultat d'une fréquence cardiaque irrégulière et souvent très rapide due à une mauvaise activité électrique du cœur. Problème majeur de santé publique, elle touche 33,5 millions de personnes dans le monde.
"Le marquage CE et le financement de Bpifrance nous permettent de lancer la commercialisation de notre outil et une étude multicentrique randomisée dès l'été 2020", a précisé Théophile Mohr-Durdez.
"Nous avons déjà mené une première étude sur 115 patients répartis entre 8 centres entre l'été 2018 et le début de l'année 2019 pour étudier la faisabilité de ce logiciels d'IA et son efficacité", a-t-il souligné.
La prochaine étude portera, elle, sur "une vingtaine de centres sous deux ans".
Volta Medical, qui a déjà levé "près de 5 millions d'euros" depuis son lancement en 2016, est "toujours à la recherche de nouveaux financements" pour poursuivre ses développements.
"Aujourd'hui nous sommes 21 salariés et nous espérons recruter encore 20 personnes d'ici 2021", a indiqué son directeur général.
Si la mise sur le marché du logiciel est actée, son modèle économique, lui, se dessine encore. "Nous travaillons sur notre business model mais, a priori, nous nous dirigeons vers la vente de licences à l'acte", a-t-il détaillé. Le prix de ces licences reste à déterminer.
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