Annoncée en novembre dernier, l'acquisition de Fitbit par Google pour 2,1 milliards de dollars est en cours de finalisation.
Dans un avis publié le 21 février, le gendarme européen de la protection des données personnelles, qui compte notamment parmi ses membres la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) et ses homologues européens, a alerté sur "la poursuite de la combinaison et de l'accumulation de données personnelles sensibles concernant les personnes en Europe par une grande entreprise de technologie".
"Cela peut entraîner un haut niveau de risque pour les droits fondamentaux au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles", a prévenu le CEPD.
Le comité européen a rappelé qu'il était essentiel "d'évaluer les implications à plus long terme pour la protection des droits économiques, des données et des consommateurs chaque fois qu'une fusion importante est proposée".
Le CEPD a également a exhorté Google et Fitbit à mener une évaluation transparente des implications de leur fusion pour la vie privée "conformément au principe de responsabilité et à leurs obligations en vertu du règlement européen relatif à la protection des données (RGPD)".
Le régulateur européen s'est dit prêt à aider la Commission européenne qui devra statuer sur cette opération d'envergure.
Coté à la Bourse de New York depuis 2015, Fitbit a collecté des données concernant 7,5 milliards de nuits de sommeil, plus de 9.000 milliards de données de fréquence cardiaque et 157.000 milliards de pas effectués par les quelque 28 millions d'utilisateurs de ses produits dans 87 pays.
La montagne de données détenues par Fitbit intéresse évidemment Google, qui s'est engagé à ne pas s'en servir sans le consentement des utilisateurs mais qui compte aussi sur cette précieuse ressource pour améliorer ses montres connectées et parfaire son Wear OS.
En rachetant Fitbit, le géant Google s'offre le pionnier des wearables (dispositifs connectés portables) et espère faire (enfin) décoller son système d'exploitation dédié aux montres connectées, Wear OS, qui peine à s'imposer face à son concurrent Apple.
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