Le lauréat devra proposer "une solution innovante pour prédire la réponse à l’immunothérapie à partir d’analyses d’images des patients ayant un cancer bronchique", a expliqué Cynthia Traoré, responsable du data lab de Swiss Life.
Ouvert jusqu'au 30 avril à midi, l'appel à projets s'adresse aux entreprises, start-up et équipes de recherche "ayant une forte connaissance de l'IA".
Le gagnant obtiendra 60.000 euros et quatre mois d'accompagnement par les médecins et spécialistes des données de l'Institut Curie et de Swiss Life au sein du centre de lutte contre le cancer (CLCC) pour développer une preuve de concept qui sera présentée fin décembre.
Les candidatures seront analysées en mai, puis cinq candidats devront "pitcher" devant un jury lors d'une cérémonie où le lauréat sera choisi, a indiqué Cynthia Traoré. Ce dernier aura alors accès "aux données médicales de l'institut, qui sont de vraies données de vie réelle", a-t-elle vanté.
Il s'agit des lames bronchiques numérisées et des annotations cliniques "de 200 patients très homogènes, avec le même traitement et la même situation", a complété le Dr Alain Livartowski, oncologue et responsable des projets e-santé de l'Institut Curie.
"On a 500 nouveaux patients chaque année, donc les données à disposition vont très vite augmenter", a-t-il ajouté.
Cet appel à projets porte sur le cancer du poumon car "c'est un vrai problème de santé publique", a commenté le Pr Nicolas Girard, oncologue pneumologue à l'Institut Curie et responsable de l'institut du thorax Curie-Montsouris. "C'est le cancer le plus mortel avec 35.000 morts et 500.000 nouveaux diagnostics par an."
"Avec l'immunothérapie, on a des réponses thérapeutiques prolongées avec des toxicités plus faibles que celles de la chimiothérapie et un taux de survie à cinq ans de 30% à 40%, contre 0% avec la seule chimiothérapie. Il faut comprendre pourquoi l'immunothérapie fonctionne ou pas", a-t-il complété.
Interrogés sur l'intégration d'autres données, notamment génomiques, à l'algorithme, les organisateurs ont répondu que la solution proposée devra se concentrer sur l'analyse des lames.
"On part du principe que si on réussit avec une diversité réduite de données, on pourra toujours intégrer plus de données par la suite", a déclaré Cynthia Traoré. Le lauréat aura tout de même accès aux autres données de l'Institut Curie comme le séquençage du génome ou le microbiote.
"Ce ne sont pas les mêmes algorithmes pour l'analyse des images, du génome ou encore du texte", a observé le Dr Alain Livartowski. "Si on avait voulu tout mettre dès le début, on courrait à l'échec."
"L'idée est d'abord de comprendre pourquoi les patients répondent ou pas à l'immunothérapie, puis éventuellement de prédire leur réaction", a-t-il conclu.
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