L'acquisition doit être finalisée "en 2020", notamment après approbation des actionnaires de Fitbit, ont indiqué les deux entreprises dans un communiqué.
Fondée en 2007 par James Park et Eric Friedman, la société Fitbit commercialise des bracelets connectés et des trackers d'activité.
En rachetant Fitbit, le géant Google s'offre le pionnier des wearables (dispositifs connectés portables) et espère faire (enfin) décoller son système d'exploitation dédié aux montres connectées, Wear OS, qui peine à s'imposer face à son concurrent Apple.
"Nous voyons une opportunité d'investir encore plus dans Wear OS et d'introduire sur le marché des appareils portables 'Made by Google'. En travaillant en étroite collaboration avec l'équipe d'experts de Fitbit et en réunissant les meilleurs logiciels, matériels et solutions d'intelligence artificielle (IA), nous pouvons contribuer à stimuler l'innovation et concevoir des produits qui profiteront au plus grand nombre", a déclaré Rick Osterloh, vice-président de Google en charge du développement des objets connectés, cité dans le communiqué.
Coté à la Bourse de New York depuis 2015, Fitbit a collecté des données concernant 7,5 milliards de nuits de sommeil, plus de 9.000 milliards de données de fréquence cardiaque et 157.000 milliards de pas effectués par les quelque 28 millions d'utilisateurs de ses produits dans 87 pays.
La montagne de données détenues par Fitbit intéresse évidemment Google, qui s'engage déjà à ne pas s'en servir sans le consentement des utilisateurs et pourra compter sur cette précieuse ressource pour améliorer ses montres connectées et parfaire son Wear OS.
En matière de santé aussi, ce rachat peut permettre à Google de bousculer Apple.
Alors que la montre connectée de la marque à la pomme propose les appels automatiques à des services d'urgence, la détection de chutes, la possibilité pour l'utilisateur de contrôler son rythme cardiaque, le diagnostic de la bradycardie et des arythmies et même d'établir des électrocardiogrammes (ECG) transmissibles à un médecin via l'application Apple Health Records, Google ne dispose pas encore de produit phare en santé.
Fitbit a amorcé un recentrage en santé au début de l'année 2018 et a, depuis lors, multiplié les partenariats avec des start-up d'e-santé et des géants de l'industrie pharmaceutique dans le cadre de son département Fitbit Health Solutions.
En février 2018, Fitbit affichait déjà son ambition de devenir un acteur d'e-santé en faisant l'acquisition -pour un montant non dévoilé- de Twine Health.
Créée en 2014, la start-up américaine édite une plateforme destinée au suivi des malades chroniques (diabète et hypertension essentiellement).
Quelques mois plus tard, en septembre 2018, Fitbit lançait sa plateforme Fitbit Care, qui entend rassembler les données de vie réelle qu'il collecte pour fournir des conseils personnalisés aux utilisateurs de ses dispositifs connectés.
"Grâce à ces données, nous sommes désormais capables de passer du monde du bien-être à celui de la santé, et d'adresser les problématiques propres à certaines maladies chroniques comme le diabète, les troubles du sommeil ou les maladies cardiovasculaires", avait expliqué Amy McDonough, directrice du développement de Fitbit Health Solutions, lors du Consumer Electronics Show (CES) 2019, à Las Vegas.
En octobre 2019, Fitbit a franchi une nouvelle étape dans son recentrage sur la santé en annonçant un partenariat avec les laboratoires Bristol-Myers Squibb (BMS) et Pfizer.
Ensemble, les trois entreprises travaillent au développement d'un logiciel de détection de la fibrillation auriculaire sur les montres et bracelets connectés fabriqués par Fitbit, en vue d'améliorer l'identification précoce des patients à risque accru d'accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Sans surprise, ce focus sur les maladies cardiovasculaires doit permettre à Fitbit de concurrencer directement l'Apple Smartwatch et sa fonction ECG. Des développements qui serviront désormais à Google.
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