Les prophètes de la tech ne jurent que par lui: le métavers. Pour former les soignants ou soigner les patients, le métavers promet de révolutionner les pratiques en santé! Et peut-être le fera-t-il demain mais aujourd'hui, même si le terme est à la mode, les usages sont balbutiants. Pour rappel, le métavers, -terme valise constitué des mots "méta" et "univers"- consiste en un réseau d'espaces virtuels où les personnes représentées par des jumeaux numériques sophistiqués peuvent interagir. C'est a priori très pratique en santé pour la télésurveillance ou encore la formation des professionnels. Mais dans les faits, si quelques initiatives émergent, elles consistent surtout en un usage classique de la réalité virtuelle/augmentée (VR/AR) en santé. Pas encore en un "métavers" organisé, sécurisé et pensé pour soigner. Le 14 mars, à l'occasion d'une conférence intitulée "Métavers en santé: réalité ou fiction?" au salon Medintechs, le Pr Fabrice Denis, oncologue à l'institut Jean-Bernard du Mans et président de l'Institut national de l'e-santé (Ines) a rapporté que les pouvoirs publics "réfléchissent à des actes, dans une nomenclature, sur l'analgésie numérique" ou encore "à des actes sur l'usage de l'outil de réalité virtuelle à domicile" dans le cadre de soins simples. Des annonces prometteuses et une réflexion nécessaire sur l'évolution inévitable des usages mais cela concerne encore la VR/AR, et pas le métavers. Son marché reste immature, ses outils technologiques demandent encore à être perfectionnés et ses jumeaux numériques à devenir plus vrais que nature. Plusieurs autres sujets cruciaux posent encore question. Quid de la cybersécurité? De la protection des données personnelles? De l'éthique? Du financement et de la prise en charge? Le métavers en santé n'est pas seulement une fiction, il est une science-fiction qui exige un cadre et des preuves cliniques avant de devenir réalité. Un programme de travail tout sauf virtuel!
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