A Londres, Google est attendu Ă la barre. Pour comprendre cette affaire, il faut retourner en 2014: la firme amĂ©ricaine rachetait alors la start-up londonienne DeepMind. Cinq ans plus tard, en 2019, le gĂ©ant finalisait l'intĂ©gration de "la pĂ©pite du deep learning" dans sa propre division santĂ©. Aujourd'hui, il est poursuivi pour le transfert de donnĂ©es de patients du Royal Free NHS Foundation Trust. ConcrĂštement, DeepMind a nouĂ© un partenariat en 2015 avec le National Health Service (NHS) pour recevoir les donnĂ©es des patients du Royal Free afin d'effectuer les tests de sĂ©curitĂ© d'une application pour smartphone appelĂ©e "Streams", conçue pour dĂ©tecter les lĂ©sions rĂ©nales aiguĂ«s. L'application a ensuite Ă©tĂ© utilisĂ©e par les Ă©tablissements du Royal Free Ă prix rĂ©duit. Une bonne affaire! Seulement, l'Information Commissioner's Office (ICO), la "Cnil" britannique, a jugĂ© que le Royal Free n'avait pas respectĂ© les exigences relatives Ă la protection des donnĂ©es lorsqu'il a fourni les donnĂ©es des patients. Un avertissement plus tard, le groupement hospitalier a Ă©chappĂ© Ă l'amende bien qu'il ait transfĂ©rĂ© ces donnĂ©es en masse, sans le consentement des patients, ni mĂȘme leur information. Si l'affaire prend une tournure judiciaire pour Google, c'est parce qu'un patient, Andrew Prismall, a dĂ©cidĂ© de traĂźner le gĂ©ant du web devant la Haute cour de justice britannique. Il mĂšne l'action au nom de 1,6 million de patients et compte bien faire payer le gĂ©ant amĂ©ricain, qu'il accuse d'avoir utilisĂ© leurs informations abusivement et Ă leur insu. Selon son avocat, citĂ© par The Independent, "seuls 200 Ă 300 patients Ă©taient traitĂ©s par les Ă©quipes de nĂ©phrologie du Royal Free" au moment des tests de l'application. Pourquoi leur avoir donc transfĂ©rĂ© 1,6 million de dossiers mĂ©dicaux non pertinents? L'argument fait mouche mais l'avocat de Google se veut optimiste, alors que la dĂ©cision de la haute juridiction est imminente. Selon lui, "il n'y a aucune chance pour que l'action de M.Prismall aboutisse" et la multinationale est injustement accusĂ©e. AprĂšs tout, l'application a gĂ©nĂ©rĂ© prĂšs de 52.000 alertes au Royal Free, sauvant des milliers de vies. Alors, cela mĂ©rite bien que Google se goinfre au passage. Non?